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L’espace de la culture des gongs du Tay Nguyen



L’espace de la culture des gongs du Tay Nguyen se trouve au centre méridional du Vietnam. Le Tay Nguyen actuel comprend cinq provinces : Kon Tum, Gia Lai, Dac Lac, Dac Nong et Lam Dong. L’espace de la culture des gongs couvre également d’autres provinces voisines du centre comme Quang Tri, Thua Thien Hue,Quang Nam,etc, de même que des provinces du sud oriental.

Ceux qui créent et préservent cet espace de la culture des gongs appartiennent principalement aux ethnies des groupes  linguistiques suivants : Mon-khmer de la famille austro-asiatique, malayo-polynésien de la famille austronésienne, ainsi que neuf autres ethnies vivant dans les régions voisines. La population des ethnies du Tay Nguyen n’est pas très importante. Selon un recensement effectué en 1999, les Gia Rai sont les plus nombreux, avec près de 400 mille habitants, les Brau sont les moins nombreux, à peine plus de 300 habitants.
Les activités économiques traditionnelles et religieuses des ethnies de cette localité constituent deux facteurs importants de la culture des gongs. Dans l’histoire, les ethnies du Tay Nguyen pratiquèrent une agriculture traditionnelle à caractère autarcique. La tradition de culture sur brulis sur les terres sèches des hauts-plateaux rendit l’homme entièrement dépendant de la nature et le força à s’adapter aux changements des conditions naturelles et climatiques. Cette activité économique influenca la société, formant un style de vie communautaire, des relations égales et démocratiques.
 
 
L’animisme et le totémisme sont des croyances populaires des ethnies du Tay Nguyen. Dans la perception des habitants de Tay Nguyen, l’espace de vie de l’homme s’intègre dans l’existence des dieux de la nature et des génies. L’homme les considère comme des amis et cherche à dialoguer avec eux pour recevoir leur aide et leur protection.
La culture des gongs reflète les rituels de la vie des habitants du Tay Nguyen. Elle apparait régulièrement, liée étroitement à chaque individu, chaque famille, chaque communauté. Des cérémonies sont organisées en fonction du cycle des saisons, d’avril à février : recherche de terre, défrichage de terrain, semences, bénédiction de la moisson, fête pour une bonne récolte, culte de l’âme de riz, bénédiction de la terre avant le défrichage, culte de la semence de riz, culte avant la récolte, procession de l’âme de riz, culte pour remercier le génie de riz, bénédiction de l’embarcadère.
D’autres ethnies comme les Gia Rai, Ba Na, Chu Ru, Co Ho ont aussi des similaires rituels. Les gongs sont étroitement liés à ces cérémonies, ils en sont une composante indispensable.
Les gongs sont également inséparables des moments les plus importants de la vie humaine. Les Mnong, par exemple, jouent des gongs lors des cérémonies organisées quand les femmes sont enceintes, quand elles accouchent, quand on coupe le cordon ombilical d’un enfant, quand on célèbre la maturité des jeunes, lors des mariages, des funérailles, des pendaisons de crémaillère. Les Ê Đê utilisent également les gongs quand les femmes sont enceintes, lors des fiançailles et mariages, des cérémonies de culte pour la santé, le jumelage, les funérailles, l’abandon des tombes. D’autres ethnies comme les Ba Na, Gia Rai, Co Ho, Xo Dang ont des cérémonies similaires.
Le son des gongs retentit-il lors de tous les événements importants de la vie des ethnies du Tay Nguyen. Grâce aux gongs, celles-ci expriment leur requête envers les génies et ancêtres, de même que leurs souhaits d’une bonne moisson, de santé et de bonheur. C’est pour cette raison que pour la plupart des ethnies du Tay Nguyen, les gongs sont des instruments musicaux sacrés. Elles considèrent que chaque gong est abrité par un dieu. Plus le gong est vieux, plus le dieu est puissant. Il y a donc des gongs qui coutent l’équivalent des dizaines de buffles ou de quelques éléphants. Le dieu des gongs protège la vie de la communauté. 
Chez la plupart des ethnies du Tay Nguyen, les gongs sont réservés aux hommes, notamment chez les Gia Rai, Ê Đê, Kpah, Ba Na, Xo Dang, Brau, Co Ho. Chez les Ma, et Mnong, les gongs sont joués par deux sexes. Par contre, chez les Ê Đê, seules les femmes sont autorisées à utiliser les gongs.
On peut voir un art à plusieurs facettes chez les gongs dans leurs genres, leurs façons de jouer, l’effectif des orchestres et leur façon de mener leurs représentations. L’art des gongs renferme tout  un processus de développement de la musique depuis la nuit des temps. Les valeurs artistiques résident dans les relations de similitude et de différence, déterminant les caractéristiques régionales de l’art. La richesse et l’originalité des gongs leur donnent une place particulière dans la musique traditionnelle vietnamienne.
Grâce à ses caractéristiques culturelles et artistiques originales, l’espace de la culture des gongs du Tay Nguyen fut nommé par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le 25 novembre 2005.