Au Vietnam, les conceptions sur le mariage sont différentes d’une région à une autre et les rites ne sont pas les mêmes pour 54 ethnies. Le mariage est considéré comme un des grands événements de la vie d’un homme ou d’une femme.
Autrefois, les parents choisissaient les partenaires de leurs enfants. Il arrivait souvent que les mariés ne se connaissaient pas avant le mariage. Dans ce cas, une entremetteuse intervenait auprès des deux familles concernées. Pour accéder au mariage, il était indispensable de respecter l’ensemble des règles établies par la communauté.
Ainsi, si les parents du jeune homme avaient déjà choisi la jeune fille, ils demandaient à l’entremetteuse d’exposer leurs intentions avec une première lettre à la future belle-famille. Si celle-ci donnait son consentement, la famille du jeune homme se présentait à une date fixée à l’avance par les deux parties. C’était le premier rite. La cérémonie d’échange des noms avant les fiançailles constituait le deuxième rite. L’entremetteuse apportait la deuxième lettre ainsi que les présents et le troisième rite se déroulait devant l’autel des ancêtres où les deux familles les informaient que les jeunes étaient prêts pour le mariage. Le 4ème rite était le moment où la famille du fiancé apportait à la famille de la fiancée les présents et de l’argent pour les achats personnels de la mariée. Le 5ème rite était le jour où la famille du fiancé apportait la troisième lettre à celle de la fiancée en lui demandant la confirmation du jour et de l’heure choisis pour le mariage. Enfin, arrivait le rite le plus solennel et le plus important de tous, c’était le mariage. Le mariage à cette époque comprenait 5 étapes : la cérémonie officielle chez la mariée, celle où l’on conduisait la mariée chez le marié, la cérémonie officielle chez le marié, les cérémonies complémentaires comme celle qui visait à former les liens de l’hyménée entre les jeunes mariés, c’est à dire l’échange des saluts entre les mariés lors de la nuit nuptiale, enfin avait lieu la première visite des nouveaux mariés à la famille de la conjointe.
Le jour du mariage, les mariés devaient porter le costume national avec des variantes pour chaque région ou province et les mariées portaient la tunique traditionnelle. Pour la cérémonie officielle chez la mariée, une des démarches indispensables pour les jeunes mariés était leur prosternement devant l’autel des ancêtres. Cela signifiait qu’ils demandaient aux ancêtres d’être témoins de leur volonté de fonder une nouvelle famille et du fait qu’ils s’engageaient à vivre ensemble jusqu’à leur mort.
Le mariage à l’époque féodale était donc validé lorsque les deux familles réalisaient toutes les démarches décrites ci-dessus. Quand l’une des deux familles commettait une seule erreur, le mariage était annulé : substituer une soeur ( un frère ) à une autre ( à un autre ), donner la main de sa servante à un autre, organiser le mariage dans une période de deuil, utiliser son pouvoir pour obliger la femme ( ou l’homme ) à se marier, épouser une femme coupable évadée, épouser un moine, une femme déjà mariée etc..
Chaque ethnie vietnamienne a sa conception et sa coutume pour le mariage, qui en général, se base sur le choix des jeunes et sur la décision des parents des deux familles. Cette coutume est variée, recherchée et compliquée pour les unes et simple ou parfois trop simple pour les autres. Ainsi, à la fête du village ou à la foire, les jeunes gens et les jeunes filles se rencontrent et cherchent à sonder les opinions et les sentiments. Le son mélodieux de la flute ou un simple sifflement peut les rapprocher. Les critères de choix d’une femme ou d’un mari s’appuient sur quelques conditions : l’homme doit être bien portant, savoir bien chasser et être laborieux ; la fille doit être jolie, douce et savoir s’acquitter activement des besognes ménagères.
Aujourd’hui, au Vietnam, la modernisation et développement de la société contribuent à simplifier les rites. En ce qui concerne les vêtements, le marié porte le costume européen ,et la mariée porte la robe blanche.
De nos jours, les jeunes sont libres de choisir leur fiancé ou fiancée. Le rôle des parents se limite à donner des conseils à leurs enfants et à accorder leur consentement. L’entremetteuse traditionnelle n’existe presque plus. Pourtant, les Vietnamiens s’efforcent de préserver les coutumes établies par leurs ancêtres en remplacant les moeurs anciennes par des rites simples et appropriés à la vie moderne.
Le choix de l’heure convenable ou d’une belle journée pour les différentes cérémonies jusqu’au mariage est un souhait légitime de la population qui considère celui-ci comme quelque chose de solennel et de sacré. Le jour de mariage, la mariée doit s’abstenir de certains gestes comme casser un objet quel qu’il soit, ou même ne pas rompre une pousse de légume, prendre un couteau ou quelque chose de pointu dans la main etc...