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Les religions au Vietnam

Le 13 mars 2020


Le bouddhisme 

Le bouddhisme est la première religion du Vietnam ,en pénétrant au Vietnam au IIème siècle sous deux formes : l’Hynayana (petit véhicule), grâce à des commerçants et missionnaires indiens venus de la Thailande, du Laos et du Cambodge par voie maritime, le Mahayana ( grand véhicule) introduit de Chine par l’intermédiaire des moines. Il faut savoir que l’introduction du bouddhisme au Vietnam se fit en plusieurs siècles. Le mérite en revient tout d’abord aux indiens et aux hommes de l’Asie centrale, puis aux Chinois et aussi aux Vietnamiens qui partirent en Inde et en Chine pour étudier plus profondément le bouddhisme. Parmi ces deux formes, le Mahayana est aujourd’hui la religion dominante au Vietnam. Il appartient à l’école de la méditation. Son idéal est de devenir un bodhisattva qui fait tout pour avoir les vertus essentielles comme l’abnégation, la générosité, le travail, un état de béatitude au-delà du plaisir et de la douleur, la moralité, la patience, la vigueur, la concentration et la sagesse mais qui choisit, même après avoir atteint la perfection, de rester dans le monde pour sauver les autres. En général devant les pagodes, se dresse une statue blanche représentant Quan The Am Bo Tat en position debout, la déesse de la Miséricorde ou une statue de Kuan Yin aux mille yeux et mille bras. L’Hynayana est essentiellement pratiqué dans la région du delta du Mékong, dans les communautés d’origine khmère. Il appartient à l’école disciplinaire. Il aspire à la sainteté qui le mènera au nirvana. Il garde la rigueur de l’enseignement de Bouddha : pitié, moralité, patience, contemplation, connaissance,bdétachement. Au Vietnam, l’Hynayana a une minorité de pratiquants.

Les bouddhistes croient également à la réincarnation, c’est à dire que chaque personne vit plusieurs vies. Le bouddhisme vietnamien observe théoriquement 5 préceptes fondamentaux  : ne tuer aucun être vivant, ne pas voler, ne pas commettre l’adultère, ne pas mentir, ne pas boire de boissons enivrantes. À ces préceptes, il ajoute son catéchisme particulier tenant dans 6 principes : avoir la foi, garder un jugement droit et éviter tout mensonge, être franc envers les autres et envers soi-même, que toute action ait une fin honnête, exercer une profession religieuse, observer les prescriptions de la loi.
La renaissance du bouddhisme en tant que grande religion nationale a commencé vers 1920 ,en pleine époque coloniale. Elle a voulu unifier les différentes courants dans les années 1950. De 1954 à 1962, plus de 12.000 pagodes furent construites. Les instituts d’études religieuses se multiplièrent.
À partir de 1986, parallèlement à l’ouverture du pays, le bouddhisme comme d’autres religions regagne du terrain. Les temples et les pagodes sont rouverts. On compte actuellement au Vietnam environ 8 millions d’adeptes du bouddhisme et 20.000 pagodes.
Le catholicisme 
Les catholiques forment la deuxième communauté religieuse. Le Vietnam est le deuxième pays catholique d’Asie (avec quelque 10% de la population) après les Philippines. 
Le catholicisme a fait son entrée au Vietnam au XVème siècle par l’intermédiaire des missionnaires venus de Portugal, d’Espagne et de France et dont le plus éminent fut le Portugais Alexandre de Rhodes (1591-1660). Il se propagea d’abord dans les communautés côtières, avant de pénétrer dans le delta du Fleuve Rouge et les villes. En 1685, comptait quelque 800.000 catholiques au Vietnam. Le catholicisme a du reculer pendant trois siècles suivants. Il ne reprit son essor que durant les troubles de Tay Son et connut son apogée lors de la réunification du pays sous le règne de l’empereur Gia Long de 1802 à 1820. De 1954 à 1962, Ngo Dinh Diem, catholique fervent, eut la volonté de transformer tout le Sud en communauté catholique, grossie de milliers de paysans du delta du Nord qui avaient abandonné leurs villages pour rejoindre le Christ dans le Sud, l’assise essentielle de son régime (à peu près un million de réfugiés catholiques qui gagnèrent le Sud). 
Il y a actuellement environ 6000 églises dans l’ensemble du pays, avec 2400 prêtres en exercice. Les catholiques sont concentrés à Bui Chu – Phat Diêm (prov. Ninh Binh) et à Ho Nai – Bien Hoa ( prov Dong Nai). 
Malgré les différents avatars qu’il a connus, le catholicisme vietnamien a su montrer non seulement sa capactié de résistance, de résignation et d’adaptation mais aussi la force, la vitalité et la participation active et constructive dont la nation avait besoin dans les moments sombres de son histoire. C’est ainsi qu’il a réussi à s’amalgamer aux autres religions comme le bouddisme, le confucianisme, le taoisme etc ... et qu’il a fini par faire corps avec la spiritualité du Vietnam.
Le Vatican et le Vietnam ont convenu d’un concordat de trois points: renonciation aux offensives verbales réciproques, renonciation à l’assistance à une force tierce pour s’opposer à l’autre, approbation du gouvernement vietnamien comme condition sine qua non à la nomination par le Vatican d’un évêque, d’un administrateur ou d’un dignitaire supérieur vietnamien.  
Le confucianisme 
Créé par Confucius (551-479) av. J.C.), philosophe chinois, le confucianisme ne se préoccupe pas des origines du mode, ni des fins dernières de l’homme, mais il fixe un code moral basé sur cinq vertus: l’humanisme, l’équité, l’urbanité, l’intelligence et l’honnêteté. Le confucianisme enseigne l’importance de l’éducation, de l’ordre social et met l’accent sur le respect envers les parents, les gouvernants et les enseignants. Il influence les rapports sociaux et familiaux; par exemple les principes de la hiérarchie familiale et de la piété filiale ont leur origine dans le code d’éthique confucéen. Selon Confucius, l’homme nait bon et sa nature le porte à faire le bien.
Le confucianisme et le taoisme, deux doctrines philosophiques chinoises classiques, furent introduites, d’abord au Vietnam par les invasions chinoises, dès le IIème siècle av.J.C. et durèrent pendant à peu près dix siècles. Ils exercent des influences profondes sur tous les aspects de la vie sociale au Vietnam, notamment sur les plans idéologique, culturel et sur le mode de vie. Ils demeurent encore aujourd’hui enracinés dans la mentalité des Vietnamiens et dans bon nombre d’oeuvres littéraires et artistiques du passé. Jusqu’au début du XXème siècle, la philosophie et les textes confucéens formaient les bases du système de l éducation Vietnamienne qui explique le grand respect des Vietnamiens pour le talent intellectuel et littéraire, d’où sa réputation aujourd’hui encore. 
Le taoisme 
Le taoisme a été inventé en Chine par Lao Tseu, philosophe qui aurait véçu au VIème siècle av.J.C. Il fut introduit au Vietnam en même temps que le confucianisme.
D’après le taoisme, le monde est régi par deux principes contradictoires complémentaires : le yin et le yang. Le yin incarne le côté féminin  et ses symboles sont la lune, l’eau, les nuages, let tigre, la tortue, la couleur noire, le nord, le plomb et les chiffres pairs. Le yang incarne le côté masculin actif, créatif, la clarté et la dureté. Ses symboles sont le soleil, le feu, le dragon, la couleur rouge, le sud, le mercure et les chiffres impairs. L’harmonie du yin et du yang donne le taoisme. C’est la croyance aux vies antérieures. Au Vietnam, il y a peu de pagodes proprement taoistes; l’essentiel de ce rituel est absorbé par le bouddhisme chinois et Vietnamien. 
Le caodaisme 
Le caodaisme est une religion autochtone fondée en 1926 par Ngo Van Chieu, fonctionnaire de l’ administration coloniale française à Phu Quôc qui aurait reçu des << révélations >> de l’au-delà. Il utilisait une table tournante pour communiquer avec les esprits. Il prétendait qu’un esprit au nom du caodaisme lui était apparu et lui avait permis de l’adorer sous la forme d’un oeil. C’est la synthèse du bouddhisme du christianisme, de l’hindouisme et de l’islam.
Aujourd’hui, cette religion compte près de 2 millions d’adeptes au Vietnam. Le quartier général du père fondateur se trouve dans la province Tay Ninh (Sud oriental). 
Le bouddhisme hoa hao 
Le bouddhisme Hoa Hao a pour fondateur Huynh Phu So, originaire de Hoa Hao (prov.An Giang). Il fit son apparition en 1939 dans le delta du Mékong.
Préconisant la bonne entente, le bouddhisme Hoa Hao acquit dès ses débuts de nombreux fidèles dans l’Ouest du Sud dont le nombre total monte à 1,5 million actuellement. Il affirme que Bouddha << est dans notre coeur >> et ses membres pratiquent un rituel très simple en offrant à Bouddha seulement de l’eau fraiche, des fleurs, de l’encens et en rejetant toute superstition. 
Le protestantisme  
Le protestantisme fut introduit au Vietnam en 1911. Au début, limité aux concessions françaises, il dut attendre jusqu’en 1920 pour obtenir l’autorisation de se répandre dans l’ensemble du pays. Il dut entrer dans la clandestinité sous le règne de Ngo Dinh Diem, président du Sud-Vietnam et quelque temps après. 
Jusqu’en 1975, l’Alliance chrétienne et missionnaire a été le groupe protestant le plus actif au Sud-Vietnam. Elle se développait un peu plus facilement. Mais, en réalité, c’est seulement depuis 1990 que les protestants ont quelque liberté.
On compte actuellement 800.000 fidèles du protestantisme. Les protestants vivent, pour l’essentiel, à Tay Nguyen (Hauts-Plateaux du Cetre). A Hanoi, il y a une église protestante dans la rue Hang Da. 
L’islam 
Selon la légende, l’islam commenca à faire son entrée dans la communauté Cham aux Xème et XIème siècles. (Les musulmans sont essentiellement des Khmers et des Cham).
La preuve la plus ancienne d’une présence musulmane au Vietnam est un pilier couvert d’inscriptions arabes remontant au Xème siècle, trouvé près de la ville côtière de Phan Rang. C’étaient peut-être les commerçants arabes et les marins qui installèrent cette religion au Vietnam. 
Les musulmans au Vietnam pratiquent une religion allégée de ses contraintes habituelles : ils ne prient que le vendredi, ne suivent le ramadan que trois jours au lieu d’un mois ; ils ne mangent pas de porc mais consomment de l’alcool. Ils ne parlent pas l’arabe.
L’islam rassemble aujourd’hui à peu près 150.000 fidèles vivant à Binh Thuan, Ninh Thuan, An Giang, Tay Ninh, Dong Nai, et Ho Chi Minh-ville. Il en existe deux clans : l’ orthodoxie réunissant les Cham de Chau Doc, Ho Chi Minh-ville, Tay Ninh, Dong Nai, et l’hétérodoxie ou Cham Bani pratiquée par les musulmans de Binh Thuan et de Ninh Thuan. Il existe des mosquées au centre du Centre- Vietnam, même de jolies mosquées comme la mosquée indienne de Ho Chi Minh-ville et la mosquée Jamiul Azhar près de Chau Doc. 
L’hindouisme 
Les hindouistes sont presque tous des Cham. Les sanctuaires hindous sont utilisés par les Vietnamiens et les Chinois de souche. Après la chute du royaume du Champa au XVème siècle, de nombreux Cham se sont convertis à l’islam mais ont gardé certaines coutumes brahmaniques.
Aujourd’hui, beaucoup de tours cham, qui servaient de sanctuaires hindous, contiennent un lingam que les Vietnamiens vénèrent encore.