D’après les vieux documents chinois, à l’époque des Chu (au milieu du Ve siècle av. J.-C.), les Au Lac-Lac Viet surent déjà utiliser l’écriture khoa dau ( photo ).
Puis, sous la domination chinoise, le han (chinois) pénétra au Vietnam. Mais il y fut officiellement utilisé au VIème siècle. Dès lors, l’écriture viet, quelle qu’elle soit, fut complètement supprimée.
À partir du XIIIème siècle, en se basant sur l’écriture idéographique han, les Vietnamiens créèrent, pour transcrire la langue nationale et populaire, une écriture particulière, le nôm ( écriture démotique ). Cette écriture fut créée par un vietnamien nommé Han Thuyen. À partir de ce siècle, la littérature de Thang Long( Hanoi actuel ) se développait mieux. Le roi Le Thanh Tong fonda un cénacle littéraire comprenant 28 grands écrivains, poètes, philosophes. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, la littérature en nôm s’épanouit comme des fleurs splendides. Grâce au nôm, des grands noms apparurent comme Nguyen binh Khiem, Ho Xuan Huong, etc...
Au XVIIème siècle, les missionnaires européens mirent au point une transcription phonétique avec l’alphabet latin, et cette écriture romanisée le quoc ngu connut au XXème une large diffusion, pour finir par remplacer entièrement les écritures han et nôm.
Le vietnamien actuel n’emploie plus les caractères. Pour des raisons liées au prosélytisme religieux, la langue a été romanisée par des missionnaires européens au cours du XVIIème. Parmi eux ,le jésuite Alexandre de Rhodes occupe une place particulière. Ses travaux l’ont conduit à publier, à Rome en 1651, un Dictionnaire vietnamien-latin –portugais qui a posé les bases de la langue vietnamienne romanisée ( quoc ngu ), c’est à dire dotée d’un alphabet de 12 voyelles, 25 consonnes et d’une série de signes diacritiques marquant les tons. Mais c’était là une oeuvre de savant qui, dans la réalité, n’a jamais eu d’écho au-delà de cercle restreint des quelques communautés catholiques établies au Vietnam. L’écriture romanisée n’a vraiment été connue, apprise et utilisée qu’à partir du début du XXème au Sud, des années vingt à Hanoi et des années cinquante dans les campagnes.
La naissance et le développement de quoc ngu ont marqué un jalon considérable dans la culture et la civilisation vietnamiennes. Avec cette écriture apparait un nouveau développement non seulement dans la littérature mais aussi dans la science et la technique. En même temps, la nouvelle éducation et le système administratif fonctionnent également avec cette écriture.
Les 54 ethnies du Vietnam ont toutes leur propre langue et leur propre culture. Parmi elles, 24 ethnies ont leur propre écriture comme les Thai, Hmong, Tay, Nùng, Khmer, etc...Aujourd’hui, au Vietnam, le vietnamien et l’écriture vietnamienne latinisée ont été officiellement choisis comme langue et écriture communes pour les 54 ethnies.
Le vietnamien actuel est une langue isolante dont l’unité de base est la syllabe qui constitue une unité phonologique autonome, la grande majorité des syllabes isolées ayant une signification propre.
Chaque syllabe peut se prononcer sur six tons différents, chaque ton lui conférant un sens différent. Dans l’écriture romanisée, chaque ton est représenté par un signe diacritique particulier .
La naissance du vietnamien moderne contribuait au développement de la culture vietnamienne en général et à la création artistique et littéraire en particulier.
À partir de la deuxième moitié du XXème, la langue et l’écriture modernes vietnamiennes commencèrent à être utilisées dans les écoles et les universités.