Boire du thé fait partie de la culture traditionnelle des Vietnamiens. Peut- être parce que le Vietnam est un des pays du théier,que le thé est prisé par l'absolue majorité des Vietnamiens ! Pas une seule famille vietnamienne qui ne possède un nécessaire à thé. On en boit dès les premières heures de la matinée, mais aussi au travail, quand on reçoit, après le repas, avant de se coucher, même parfois quand on se réveille en pleine nuit.

Plusieurs raisons expliquent cette popularité et cette passion des Vietnamiens pour le thé et d'abord, sans doute, le fait qu'il s'agisse d'une boisson de la culture agricole, de gens qui aiment une vie stable, calme, sans précipitation.

L'art du thé est difficile, depuis le choix de thé lui- même, sa préparation, l'action de faire bouillir l'eau, de faire l'infusion, de la répartir dans les tasses, ce qui laisse s'échapper tout l'arôme, jusqu'à l'instant où l'on s'asseoit et savoure sa quintessence en gestes mesurés, de tous ses sens et de toute son âme.

 

 

Dans de nombreuses régions de la campagne, les gens aiment à boire du thé vert ou thé frais : la feuille fraiche de thé bien nettoyée est mise à infuser dans l'eau à peine frémissante. La boisson toute verte et servie dans de grand bols a un parfum très doux.

La variété de thé la plus répandue est celle des régions productrices renommées tels Thai Nguyen, Phu Tho, Lam Dong, préparée d'une façon artisanale pour donner du bon thé et naturel, n'ayant subi aucune autre tranformation que le séchage.

Les Vietnamiens savent parfumer du thé avec de nombreuses espèces de fleurs : lotus, jasmin, chlorantus, champaca ..etc. Chaque fleur offre au thé son arôme particulier, mais la plus originale est le lotus.

 

 

L'eau pour la préparation du thé doit être une eau naturelle et pure. La meilleure est la rosée qui se dépose la nuit sur les feuilles de lotus. Plus ordinaire, c'est l'eau de pluie qui vient des feuilles d'aréquier, ces grandes palmes qui recueillent l'eau du ciel. Ces sortes d'eaux naturelles sont non seulement pures, mais semblent encore plus douces, plus parfumées.

La bonne eau est là, juste comme elle doit être, mais ce n'est pas tout. Savoir la faire chauffer est tout aussi important. Pour éviter toute saveur parasite, le mieux est d'employer une bouilloire en terre cuite sur un feu de charbon de bois. Elle doit frémir à peine. Le service à thé doit être propre, mais la théière doit être culottée pour donner un meilleur goût. 

 

 

Verser le thé infusé dans les tasses rincées à l'eau bouillante n'est pas moins compliqué. Il ne faut pas se servir le premier, ce ne serait pas convenable, mais si on sert l'invité d'abord, on risque de passer pour celui qui se garde la meilleure part. C'est pourquoi, les connaisseurs servent toujours les tasses en deux tours, le premier dans un sens et le deuxième dans l'autre. Ainsi toutes les tasses reçoivent du thé de même qualité. Quand on verse, il ne faut pas lever la théière trop haut, car il est inconvenant de faire de bruit avec le jet. Il faut essayer de le faire couler doucement le long de la paroi de la tasse et le répandre dans le fond en un miroir jaune d'or exhalant ses effluves qui flattent aussi bien la vue, l'odorat que le goût.

 

 

 

Offrir du thé ne sert pas simplement à étancher la soif, mais c'est pour faire montrer de manières nobles et cultivées, témoigner d'une amitié pfofonde, manifester un esprit de concorde et d'entente avec son hôte. On échange des confidences ,on parle d'une affaire de famille ou on parle des affaires.

Tous les parfums du ciel et de la terre, des êtres et des choses se trouvent dans une tasse de thé.